Vie du laboratoire

Présentation de Victor Gonzalez

nouveau Chargé de recherche au PPSM

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Victor Gonzalez vient d'être recruté au PPSM comme chargé de recherche. Il a pris ses fonction le 1er octobre 2023. Il accepté de répondre à quelques questions pour présenter son parcours, ses projets et sa vision de la fonction.

  • Pouvez-vous nous décrire votre parcours avant d’arriver au PPSM ?

J'ai obtenu ma thèse de doctorat (Chimie, Sorbonne U.) en 2016. Cette thèse était menée au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), et portait sur l’étude de relations structure/propriétés de pigments minéraux carbonates de plomb anciens comme marqueurs de leur voie de synthèse. J'ai ensuite travaillé dans le cadre de contrats post-doctoraux aux Pays-Bas, d'abord au sein du département Materials Science and Engineering de l'université TU Delft puis au Science Department du Rijksmuseum. Je m'intéressais alors à la question de la réactivité de pigments inorganiques au plomb dans un médium organique. Je suis enfin rentré en France suite à l'obtention d'une bourse européenne Marie Curie, accueillie au PPSM, où j'ai travaillé sur la compréhension des mécanismes d’altération de pigments modernes pendant deux ans avant d'intégrer le CNRS comme chargé de recherche.

 

  • Quelle est votre spécialité et pouvez-vous nous expliquer votre projet de recherche ?

Mes travaux portent sur l'étude chimique des matériaux anciens, en particulier ceux qui composent les couches de peinture historiques. Ces couches sont des milieux composites, constitués d’un liant organique dans lequel sont dispersés des matériaux colorants organiques et/ou inorganiques. Des mécanismes chimiques y sont actifs, et peuvent résulter dans la formation de produits d’altération, pouvant menacer l’intégrité optique ou physique des peintures. Mon objectif est d'identifier des marqueurs des procédés de fabrication, et de la réactivité de la matière picturale ancienne. Pour cela, je suis spécialisé dans la mise en œuvre de méthodes analytiques multi-échelle pour sonder les peintures. A l'échelle d'une œuvre, j'utilise des instruments permettant d'imager chimiquement la surface entière d'une peinture. A l'échelle d'une couche de peinture parfois fine comme un cheveu, ou micro-échelle, j'ai fréquemment recours au rayonnement synchrotron qui me permet d'étudier les phénomènes chimiques en jeu au niveau des grains individuels de pigment.

 

  • Qu’est-ce qui vous a motivé à intégrer le PPSM et comment y envisagez-vous votre intégration ? (collaborations, enseignement, vie de laboratoire…)

Les compétences développées au PPSM, en photochimie, en synthèse de molécules fonctionnelles ou encore en développements instrumentaux constituent une formidable opportunité pour moi d'approcher de manière innovante l'étude chimique des systèmes hétérogènes que sont les peintures historiques. Par exemple, j'ai pour objectif d'employer des molécules fonctionnelles spécifiques comme sondes de certains paramètres clefs de l'évolution dans le temps des couches picturales, comme la concentration en certains ions métalliques. En arrivant au laboratoire, j'ai donc initié des collaborations avec des collègues spécialistes dans le développement de ce type de molécules (Rémi Métivier, Isabelle Leray, Clémence Allain), en espérant créer de nouveaux liens entre photochimie et étude de la matière picturale. Par ailleurs, le thème "Matériaux anciens" est encore récent au PPSM, c'est donc très stimulant de construire cette nouvelle thématique au côté de tous mes collègues !

 

  • Avez-vous des idées ou des projets personnels que vous aimeriez explorer au sein du PPSM et de son environnement ?

L'environnement dans lequel le PPSM s'inscrit est fondamentalement interdisciplinaire. En intégrant ce laboratoire, j'espère bénéficier des nombreux savoir faire qui m'entourent pour m'aider à avancer dans mes recherches. Je suis convaincu qu'établir des ponts entre différentes communautés de recherche est fondamental pour surmonter les défis analytiques auxquels je suis confronté. L'écosystème Paris-Saclay est idéal pour bénéficier de nombreux savoir faire, par exemple avec la création prochaine du nouveau pôle de conservation et de création du Centre Pompidou à Massy.

 

  • Avez-vous des conseils pour les jeunes scientifiques qui aspirent à une carrière dans votre domaine ?

Il ne faut pas se voiler la face, la situation dans l'enseignement supérieur et la recherche n'est pas bonne en ce moment... Il y a une absence structurelle de postes indiscutable, dans mon domaine et dans les autres. Je pense que mon conseil aux jeunes scientifiques est de ne pas douter d'eux malgré les difficultés !