Science des matériaux

Détection d’explosifs nitroaromatiques par des films fluorescents non-poreux de dérivés d’oligophenyleneethynylène

Publié le - Matériaux 2014

Auteurs : Thomas Caron, Eric Pasquinet, Arie van Der Lee, Robert Bernard Pansu, V. Rouessac, Simon Clavaguera, Myriam Bouhadid, Françoise Serein-Spirau, Jean-Pierre Lère-Porte, Pierre Montméat

La fluorescence de couches minces de phenyleneethynylène substitué par 2 fonctions cyclohexylimine peut être éteinte de façon significative par la présence de vapeurs nitro-aromatiques, ce qui n’est pas le cas pour le composé parent non-substitué. La porosité d’une couche mince est normalement considérée comme un facteur essentiel pour une désactivation significative de la fluorescence, mais pour le film de cette étude l’origine est complètement différente : nous avons montré que les couches étudiées ici sont denses et non-poreuses pour des molécules de DNT. L’organisation moléculaire - déterminée par diffraction RX sur monocristal et sur couche mince - dans le film présente peu d’empilement π pour le composé substitué ainsi que pour le composé non-substitué, mais l’orientation du phenylenethynylene fluorophore par rapport à la surface du film varie en présence de substitution. Dans la couche du compose substitué le fluorophore est quasiment parallèle à la surface, le rendant facilement accessible pour l’extincteur nitroaromatique. Ceci est également observé pour le composé substitué par une chaîne latérale méthoxy au lieu d’une chaîne longue octyloxy. En l’absence de substitution, le fluoropohore est tilté (60°) par rapport à la surface, ce qui rend l’accès du nitroaromatique délicat. Les expériences de fluorescence montrent que le processus d’extinction dans les couches non-poreuses est dû à une diffusion rapide d’excitons du bulk du film à la surface où ils sont éteints.