New findings on Iron Age mineralised textiles by 3D virtual technical analysis

L’étude des textiles archéologiques fournit des renseignements précieux sur les civilisations anciennes, telles que les pratiques funéraires, la production textile et l’artisanat. Ce travail porte sur des informations relatives aux sociétés passées, obtenues à partir de textiles archéologiques minéralisés au contact d’artefacts à base cuivre. Nous avons développé un traitement automatisé de données de microtomographie aux rayons X synchrotron collectées sur des fragments textiles de taille centimétrique. L'orientation principale des fibres a été déterminée à partir de l'estimation du gradient dans les volumes reconstruits. Fils de trame et de chaîne peuvent être segmentés de manière fiable afin de les étudier individuellement. Les principaux paramètres techniques ont été déterminés en 3D, notamment l’armure, la réduction, le diamètre des fils, leur sens de torsion et le diamètre des fibres. Les valeurs obtenues ont été comparées à celles obtenues par analyse conventionnelle de surface et discutées en termes de biais de perception. Cette approche a été appliquée à l'étude de fragments archéologiques de textiles de laine provenant de sites de l'Âge du fer du VIIIe au Ve siècle avant J.C. situés dans les actuels France et Pays-Bas. (i) Le site de Creney-le-Paradis (Aube, France) est situé à quelques kilomètres de sépultures majeures de l'Âge du fer, telles que Lavau, Bouranton Michaulot ou Barberey-Saint-Sulpice. La compréhension du site est rendue difficile par son pillage probablement à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle. Une étude couplant microscopie optique, microscopie électronique à balayage et microtomographie aux rayons X synchrotron a été réalisée sur 99 fragments de textiles minéralisés collectés lors de la fouille du site (1987–1988) et datant du milieu du VIe au Ve siècle avant notre ère. Elle a révélé la présence d'au moins 16 pièces textiles différentes. Nous avons identifié sept fragments de textiles aux tablettes. La diversité des textiles retrouvés et la présence de textiles aux tablettes corrélées aux observations faites lors de la fouille du site nous ont conduit à nous interroger sur le statut du site et à suggérer qu'il s'agissait d'une sépulture aristocratique. (ii) L'analyse multidisciplinaire de textiles minéralisés provenant du site néerlandais d'Uden-Slabroekse Heide (800–500 av. J.-C., Brabant septentrional) a permis d'identifier les restes de la plus ancienne robe des Pays-Bas. L'analyse virtuelle 3D des fragments a permis de documenter les armures textiles et les caractéristiques techniques. Nous avons corrélé les données d’imagerie avec l’analyse des colorants effectuée par des partenaires néerlandais pour identifier que le vêtement était fait d'un textile de laine rouge et bleu vif tissé selon un motif tweed du berger (shepherd’s check). Une comparaison est faite avec du matériel provenant du site contemporain d'Oss-Vorstengraf, à partir de la même combinaison impliquant la microtomographie synchrotron. Les textiles archéologiques sont très rarement présentés au public en raison de leur état (fragmentaire, endommagé) et de leur fragilité. Un pan entier de la recherche contemporaine et de la connaissance des pratiques anciennes est donc absent des musées. Une collaboration avec 23 étudiants designers de l'ENSCi--Les Ateliers a conduit à 17 projets portant sur (a) les informations apportées par les textiles archéologiques, (b) les méthodologies de la recherche, (c) de nouvelles scénographies immersives et (d) l'élaboration de nouveaux matériaux inspirés de l'archéologie. Ce dernier segment du doctorat a exploré une interface originale entre la chimie et le design, non seulement pour parvenir à une connaissance plus approfondie des matériaux et des processus, mais aussi pour interroger nos modes de recherche lorsque l'hétérogénéité et la complexité physico-chimique et les difficultés de représentation prédominent.